Mythologie Nordique

Freydís Eiríksdóttir: La guerrière viking qui a marqué l’histoire

 Freydís Eiríksdóttir, connue comme étant la fille d’Erik le Rouge (Erik Thorvaldsson), était une exploratrice de renom de l’Amérique du Nord. Bien que les mérites de cette exploration soient généralement attribués à son frère Leif Eriksson, celle menée au Groenland étant liée à son père, Freydís joua un rôle important dans cette histoire.

Ses dates de naissance et de mort sont restées inconnues. Les deux sagas du Vinland sont les uniques sources médiévales au sujet de Freydis et seuls les faits les plus marquants ont été relatés et certains ne concordent pas.

UNE GUERRIÈRE DANS L’ÂME

Les premières mentions de Freydís se situent au cœur d’une bataille opposant les natifs d’Amérique du Nord aux colons nordiques.

Initialement, les natifs acceptaient la présence des colons, étant intéressés par des échanges commerciaux. Cependant, la situation se détériora rapidement…

Les colons nordiques avaient introduit des produits laitiers, mais les natifs n’en ayant jamais consommé, ont souffert d’intolérance au lactose et les ont rapidement soupçonnés d’empoisonnement.

Cela a alors déclenché une bataille. Alors que les colons battaient en retraite, Freydís, restée au campement, désapprouva fortement leur stratégie et exprima son mépris envers les natifs :

« Pourquoi courez-vous si loin de ces créatures sans valeurs, vous qui êtes des hommes robustes, il me semble pourtant que vous pouvez les abattre comme vous savez le faire avec le bétail. Donnez-moi une arme. Je pense pouvoir me battre bien mieux que n’importe lequel d’entre vous. »

Les guerriers ne lui prêtèrent pas attention. Malgré sa grossesse et la retraite des combattants, Freydís décida de participer à la bataille. Elle s’aventura dans les bois malgré son état et découvrit le cadavre d’un de ses compagnons. Elle s’empara de son épée et se retrouva rapidement face aux natifs d’Amérique. Freydís déchira ses vêtements, révélant sa poitrine nue, et le frappa avec son épée tout en hurlant. Effrayés par la vision d’une guerrière enceinte aux seins nus poussant un cri de guerre, les natifs s’enfuirent, mettant ainsi fin à la bataille. À son retour au campement, son courage fut salué. Freydís acquit ainsi la réputation d’une femme redoutable, mais aussi celle d’être la première femme du groupe à donner la vie sur les terres de l’Amérique du Nord. Son fils fut nommé Snorri.

UNE EXPLORATRICE AVANT TOUT

Après ces événements, Freydís prit la décision de mener sa propre expédition, elle commanda alors de manière officieuse.

Deux navires y participèrent, mais l’un d’eux coula en cours de route, sans faire de victimes. Pour Freydís, cela n’était pas une bonne nouvelle, car il fallait alors nourrir deux fois plus de personnes avec les rations d’un seul navire. Le problème fut résolu lorsqu’elle ordonna à ses hommes de tuer tous les survivants du deuxième navire. Cependant, ils refusèrent de tuer les cinq femmes désarmées. Malgré cela, Freydís, bien moins clémente, les tua elle-même à la hache. Elle avait un caractère bien trempé… Finalement, l’expédition les mena jusqu’à l’Anse aux Meadows, d’où ils furent chassés par les natifs.

La détermination de Freydís ne fléchit pas face à cet échec, et elle décida de repartir en expédition avec l’aide de son mari et de deux frères islandais nommés Finnbodi et Helgi..

Freydís prit enfin le commandement officiellement. L’accord prévoyait que chacun pouvait amener trente hommes avec lui, et que les butins seraient partagés équitablement. Encore une fois, Freydís n’en fit qu’à sa tête et contourna cette entente en cachant cinq hommes supplémentaires à bord.

Étant donné qu’elle avait le plus grand bateau, les relations se tendirent et un conflit éclata. Les sources demeurent floues quant à savoir si Freydís donna simplement l’ordre de tuer les deux frères et leurs équipages, ou si elle prétendit avoir été violée après une visite de leur part, ce qui incita naturellement son équipage à se venger.

Quoi qu’il en soit, Freydís usa de sa hache lorsqu’ils refusèrent de tuer les femmes. En fin de compte, l’expédition ne fut pas couronnée de succès.

RETOUR AU GROENLAND

Freydís retourna au Groenland avec son mari, et pour dissimuler ses massacres, elle commença par mentir en prétendant que le reste de l’équipage avait tant aimé les terres qu’ils avaient découvertes ensemble qu’ils avaient décidé d’y rester pour y vivre. Ensuite, elle menaça de mort quiconque révélerait la vérité. Les faits finirent par être découverts, et Freydís fut torturée jusqu’à ce qu’elle avoua. Son frère, Leif, bien plus clément, ne put ignorer les liens du sang qui les unissaient, c’est pourquoi il renonça à la condamner à mort et la condamna à l’exil, elle et sa famille. Les circonstances exactes de sa mort demeurent inconnues, mais les sources s’accordent sur le fait qu’elle est décédée tardivement et de mort naturelle.

Freydís était effectivement une femme impitoyable, voire sanguinaire, mais elle était également décrite comme étant une personne séduisante qui savait user de ses charmes, surtout pour manipuler les autres. On lui attribue l’introduction des femmes nordiques en tant que guerrières et commandantes dans les expéditions. En effet, des études archéologiques menées en 2011 ont prouvé que de 30% à 50% des envahisseurs vikings en Angleterre étaient des femmes. Finalement, on lui attribue même l’invention du sac de couchage !

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